Attal démissionne




C'est au cours d'un Conseil des ministres houleux et sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé sa démission ce mercredi 7 juillet. En cause, une possible mise en examen pour prise illégale d'intérêts, un scénario qui met fin à un peu plus de deux ans d'un ministère marqué par la controverse.

Depuis sa nomination en juillet 2020, Éric Dupond-Moretti a fait souffler un vent de renouveau sur la place Vendôme. Avec ses coups de gueule, son franc-parler et ses réformes ambitieuses, le rockeur du gouvernement a bousculé le milieu judiciaire, quitte à froisser quelques susceptibilités.

Les réformes ambitieuses d'un ministre atypique

Dès son arrivée, l'ancien ténor du barreau s'est attaqué à des dossiers épineux, comme la réforme de la justice des mineurs, l'amélioration des conditions de détention ou encore la lutte contre les violences conjugales. Des réformes saluées par certains, critiquées par d'autres, mais qui ont eu le mérite de remettre la justice au cœur du débat public.

Des polémiques à répétition

Mais le parcours d'Éric Dupond-Moretti a aussi été marqué par les controverses. Ses propos parfois virulents, son goût pour la provocation et sa proximité avec certains magistrats lui ont valu de nombreuses critiques. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour des soupçons de conflits d'intérêts, alimentant les tensions avec le monde judiciaire.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase

C'est finalement l'enquête pour prise illégale d'intérêts, concernant des soupçons d'intervention en faveur de proches, qui a conduit à la démission d'Éric Dupond-Moretti. Une décision douloureuse pour le ministre, qui a toujours clamé son innocence, mais qui met un terme à son aventure gouvernementale.

Et maintenant ?

Le départ d'Éric Dupond-Moretti laisse un grand vide au sein du gouvernement. Son successeur, qui n'est pas encore connu, aura la lourde tâche de poursuivre les réformes engagées, tout en apaisant les tensions avec la magistrature. Un défi de taille, qui sera déterminant pour l'avenir de la justice en France.

"J'ai toujours eu le sens de l'honneur et je ne veux pas qu'on salisse ce qui a été mon combat, ma vie", a déclaré Éric Dupond-Moretti lors de sa conférence de presse de démission. Des mots qui résument bien le parcours de cet avocat atypique, arrivé en politique avec la volonté de bousculer les choses, et qui repart aujourd'hui, tête haute, mais avec un goût amer.