Aude de Thuin, la sainte boulangère

Née dans une famille noble, elle est fiancée très jeune mais refuse de se marier. Elle rejoint l'abbaye d'Oignies, près de Namur, où l'on raconte qu'elle était chargée de faire le pain. Mais elle en distribuait la plus grande partie aux pauvres, ce qui ne plaisait guère à l'abbesse. Aude est alors envoyée dans un couvent de l'île de Lobbes, en Zélande. Elle y devient la première prieure vers 640.

En 680, l'évêque de Cambrai, saint Vindicien, lui demande de revenir à Thuin pour diriger un couvent qu'il vient de fonder. Elle accepte à contrecoeur, mais a du mal à s'y faire. Elle est d'ailleurs fréquemment moquée par les habitants qui lui reprochent sa générosité excessive.

Un jour, alors qu'elle se rend à la messe à l'église Saint-Étienne, elle est attaquée par des malfaiteurs qui la tuent à coups de rames. Ne pouvant pas l'enterrer dans l'église, les habitants la déposent sur le rivage de la Sambre, à l'endroit même où elle avait accosté pour la première fois à Thuin. Curieusement, son corps reste intact pendant plusieurs jours.

L'évêque de Cambrai décide alors de transférer ses reliques dans l'abbaye d'Hautmont, près de Maubeuge. En passant par Thuin, le cortège funèbre s'arrête à l'endroit où le corps d'Aude avait été déposé. Soudain, les cloches de l'église Saint-Étienne se mettent à sonner toutes seules. L'évêque y voit un signe du ciel et décide d'enterrer Aude dans l'église.

Aude de Thuin est rapidement devenue une sainte populaire, invoquée pour les problèmes de santé, les incendies et les inondations. Elle est aussi la patronne des boulangers.

L'église Saint-Étienne de Thuin abrite toujours les reliques de sainte Aude. Sa châsse est portée en procession chaque année au mois d'août, lors de la ducasse de Thuin.