Comment l'Europe de l'Est est devenue autocratique




Par Anne Applebaum
J'ai passé la majeure partie de ma vie d'adulte à essayer de comprendre la politique d'Europe de l'Est. J'y ai vécu pendant plus de deux décennies, j'ai écrit sur la région pour divers journaux et magazines, et j'ai même épousé un Polonais.
Au cours des dernières années, j'ai assisté avec un mélange d'horreur et de fascination à la montée de l'autocratie en Europe de l'Est. La démocratie s'est effondrée en Hongrie, la Pologne est en passe de devenir un État à parti unique et la Slovaquie a élu un Premier ministre qui admire ouvertement Vladimir Poutine.
Comment cela est-il arrivé ? C'est une question complexe, mais je pense qu'il existe quelques explications clés.
L'une des raisons est que l'Europe de l'Est n'a jamais vraiment eu la possibilité de développer une démocratie solide. Ces pays ont été sous domination communiste pendant des décennies, et ils n'ont jamais vraiment eu la chance d'apprendre comment fonctionne la démocratie.
Après l'effondrement du communisme en 1989, les États d’Europe de l’Est se sont retrouvés désemparés. Ils ne savaient pas comment bâtir une démocratie ou une économie de marché. Ils étaient vulnérables à l'influence de démagogues et de nationalistes qui leur promettaient un retour à la grandeur passée.
Ces démagogues ont su exploiter les peurs et les frustrations des gens. Ils ont blâmé l'Occident pour les problèmes économiques de la région et ils ont promis de ramener de « vrais » dirigeants qui rendraient leur pays forts à nouveau.
Les gens d'Europe de l'Est ont besoin d'aide pour construire des démocraties qui fonctionnent. Ils ont besoin de notre soutien pour lutter contre la corruption, promouvoir l'État de droit et protéger les droits de l'homme.
Nous devons également faire face au fait que la Russie constitue une menace sérieuse pour la démocratie en Europe de l'Est. Poutine soutient les régimes autocratiques de la région et il essaie d'affaiblir l'UE et l'OTAN.
Nous devons être unis face à cette menace. Nous devons montrer aux gens d'Europe de l'Est que nous sommes de leur côté et que nous ne laisserons pas la démocratie être détruite dans leur région.