Emmanuelle Bercot, c'est une cinéaste qui ne m'a jamais laissée indifférente. Ses films, souvent douloureux, sont toujours traversés par une rage de filmer qui m'impressionne et me bouleverse.
Je me souviens de la première fois que j'ai vu La Tête haute. J'étais encore étudiante et j'étais allée le voir avec des copines. Le film m'avait marquée, bouleversée. L'histoire de Malony, ce jeune délinquant abandonné par sa mère, m'avait touchée en plein cœur. Je me souviens d'être sortie du cinéma la gorge nouée, les yeux pleins de larmes.
Depuis, j'ai suivi le parcours d'Emmanuelle Bercot avec intérêt. J'ai vu Elle s'en va, De son vivant, Les Passagers de la nuit... À chaque fois, j'ai été impressionnée par la justesse de ses films, par sa capacité à filmer les laissés-pour-compte, les marginaux, les oubliés.
Ce qui me touche le plus chez Emmanuelle Bercot, c'est sa volonté de ne pas juger ses personnages. Elle les filme avec un mélange d'empathie et de pudeur qui me laisse admirative. Elle ne les condamne jamais, elle ne les excuse pas non plus. Elle se contente de les montrer, dans toute leur humanité, dans toute leur fragilité.
Les films d'Emmanuelle Bercot sont souvent difficiles à regarder. Ils sont durs, parfois même violents. Mais ils sont aussi profondément humains, profondément empathiques. Ils nous renvoient à nos propres failles, à nos propres faiblesses. Ils nous font réfléchir sur notre société, sur ses injustices, sur ses inégalités.
Emmanuelle Bercot est une réalisatrice qui ne laisse pas indifférent. Ses films sont des coups de poing dans l'estomac, mais ils sont aussi des actes d'amour. Ils nous bousculent, nous dérangent, mais ils nous font aussi grandir. Ils nous rendent plus conscients du monde qui nous entoure, et plus humains.
Merci, Emmanuelle Bercot, pour vos films. Merci pour votre rage de filmer. Merci pour votre humanité.