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L'Euskaltegiasta, l’école de basque de Pau, j’ai reçu récemment un courrier, très chic, qui m’invite à m’inscrire à un cours portant sur les vocabulaires techniques en basque, levels I et II. Donc, je vais faire partie du groupe de débutants, « Hasiberriak ». Tout le monde n’a pas ma mémoire et je risque d’avoir du mal à suivre, mais j’irai dire “bonjour” aux nouveaux.

Cette invitation, donc ; elle vient de Beñat, que je feins de connaître, ce qui est un peu exagéré, puisqu’on ne s’est vu que quelques fois, sans se parler. Mais si je le croisais, je n’hésiterais pas à le saluer chaleureusement, ce qui le surprendrait et le flatterait considérablement.

Je ne sais d'où ça me vient cette réputation d'être basque, ce n’est pas dans ma famille, pourtant. Il semble même que du côté de mon père, ce soit pire : selon mon cousin, mon grand-père aurait été un demi-bâtard Vendéen ! C’est un traumatisme national, ce machin !

Mais revenons au Pays basque, où je n’ai jamais mis les pieds, et où j’aimerais aller, la preuve, je veux en parler, je veux apprendre le basque, et même le basque technique, alors que je ne sais pas ce que c’est. C’est une langue difficile, parait-il, en tout cas je ne suis pas le seul à en vouloir, puisque ce cours est victime de son succès, et qu’il y a une liste d’attente.

C’est que l’euskara est une langue à la mode, et pas depuis aujourd’hui, depuis longtemps, et qu’elle retrouve une certaine audience. Tout le monde en parle, dans la presse, à la télé, et quand on est un peu curieux, on se dit “Pourquoi pas ?”. Et d’ailleurs “Pourquoi pas ?” est le titre d’un livre intéressant du linguiste Louis-Jean Calvet, où il montre, en particulier, qu’il n’y a aucun intérêt à apprendre l’allemand, le chinois, ou l’espéranto, mais qu’il faut apprendre le basque. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais c’est bien tourné, et j’y reviendrai une autre fois.

Pour en revenir à ce cours, je pense y aller parce que je veux découvrir quelque chose de nouveau, un autre univers, et parce que j’ai l’impression que l’euskara fait partie de ma culture. Mais aussi parce que j’aime rencontrer des gens, leur parler, écouter leurs histoires, et apprendre un peu de leur langue, mais pas forcément une langue étrangère : il m’arrive souvent de passer un long moment avec un plombier, ou un électricien, pour qu’il m’explique ce qu’il fait, et comment il s’y prend pour le faire. Si j’avais les moyens, je crois que j’engagerais un étudiant en sociologie qui m’accompagnerait partout, et qui noterait toutes mes conversations.

Donc, pendant ce cours, je vais écouter, je vais participer, et je vais essayer d’apprendre, non pas seulement le basque, bien sûr, mais aussi, et surtout, le métier, la vie, les histoires des autres participants. Et pour ceux que ça intéresse, je rendrai compte ici de ce que j’aurais entendu et appris, mais seulement si je trouve ça suffisamment intéressant.