Pas facile d'être neutre quand on s'attaque à la grammaire. C'est pourtant ce qu'a tenté de faire la ville de Zurich en adoptant, en 2022, le fameux "Genderstern" dans les documents administratifs. Ce symbole typographique, une astérisque placée entre les deux voyelles du genre masculin et féminin, vise à rendre le langage plus inclusif en incluant les personnes non binaires ou transgenres. Une initiative qui a fait grand bruit et qui a récemment été soumise au vote des Zurichois.
Une question d'égalité et d'inclusion
Pour les défenseurs de l'initiative, l'utilisation du "Genderstern" est un moyen de lutter contre les discriminations et de promouvoir l'égalité entre tous les genres. Ils estiment qu'il est important de reconnaître la diversité des identités de genre et de donner une visibilité aux personnes qui ne se sentent pas représentées par les pronoms traditionnels.
Un débat houleux
Mais l'initiative a aussi suscité une vive opposition. Certains y voient une atteinte à la langue française, arguant que l'ajout d'un symbole supplémentaire rendrait l'écriture et la lecture plus complexes. D'autres craignent que cela ne conduise à une "écriture inclusive" excessive, rendant les textes illisibles. Le débat s'est donc envenimé, avec des échanges parfois houleux sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Un vote décisif
Le 24 novembre dernier, les Zurichois ont finalement voté sur l'initiative "Tschüss Genderstern !". Et c'est le "non" qui l'a emporté, avec 57,3 % des voix. La ville de Zurich ne pourra donc plus utiliser le "Genderstern" dans ses documents officiels. Une décision qui a déçu les défenseurs de l'initiative, mais qui témoigne du fossé qui existe encore sur cette question.
Vers une grammaire plus inclusive ?
Malgré ce revers, le débat sur l'écriture inclusive est loin d'être terminé. De plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer une grammaire plus représentative de la diversité des genres. Des alternatives au "Genderstern" sont proposées, comme l'utilisation de pronoms neutres ou les accords au pluriel. Reste à savoir si ces initiatives parviendront à convaincre ceux qui restent attachés à la grammaire traditionnelle.
En attendant, l'utilisation du "Genderstern" reste un sujet épineux, qui divise l'opinion publique. Mais c'est aussi un signe que la société évolue et que la question de l'identité de genre est de plus en plus présente dans les débats.