Dans les couloirs de Radio France, l'ambiance est pesante. Depuis plusieurs jours, une grève paralyse les ondes de France Inter, la station phare du groupe public audiovisuel.
Les journalistes, les animateurs, les techniciens, tous ont décidé de cesser le travail pour protester contre un projet de réforme qui, selon eux, menace leur indépendance éditoriale et leur modèle économique.
À la place des voix familières qui rythment habituellement nos matinées, ce n'est que silence. Un silence assourdissant, qui en dit long sur le malaise qui règne au sein de la rédaction.
Les journalistes de France Inter accusent la direction de vouloir museler leur parole. Ils dénoncent des pressions politiques et un manque d'indépendance à l'égard du pouvoir.
"On nous demande de moins en moins de faire de l'information et de plus en plus de faire de la communication", confie un journaliste sous couvert d'anonymat. "C'est inadmissible dans une radio de service public."
Outre la question de l'indépendance éditoriale, les salariés de France Inter s'inquiètent également pour l'identité de leur station.
Ils craignent que le projet de réforme ne conduise à une standardisation des programmes et à une perte de diversité. "On risque de devenir une radio comme les autres, sans âme ni personnalité", regrette un animateur.
En plus de ces préoccupations éditoriales, les grévistes dénoncent également un projet de réforme qui, selon eux, menace leur modèle économique.
Ils craignent notamment que la création d'une nouvelle radio "tout info" ne cannibalise les audiences de France Inter et ne conduise à des coupes budgétaires au sein de la station.
Un silence qui inquiète
Le silence qui règne sur les ondes de France Inter inquiète de nombreux auditeurs. Ils sont habitués à cette voix qui les accompagne chaque matin, leur donne les nouvelles, les fait rire ou les émeut.
"J'ai l'impression que quelque chose est cassé", confie une auditrice. "Sans France Inter, ma journée n'est pas la même."
Et maintenant ?
Alors que la grève se poursuit, l'avenir de France Inter reste incertain. Les négociations entre les salariés et la direction piétinent, et aucune solution n'a encore été trouvée.
Les auditeurs, eux, espèrent que leur radio retrouvera bientôt sa voix. Une voix libre, indépendante et diversifiée, qui fait partie intégrante de leur quotidien.
En attendant, c'est le silence qui parle.