Hausmeister Krause




Tandis que j'arpentais les couloirs de mon lycée, mon regard fut attiré par un homme discret, presque invisible. Il se tenait dans l'ombre, veillant sur les lieux comme un ange gardien silencieux. Son uniforme bleu marine et sa casquette à visière lui donnaient l'air d'un personnage sorti d'un autre temps. C'était Hausmeister Krause.
Chaque matin, il était là, le visage buriné par les années, un éternel sourire aux lèvres. Il saluait les élèves d'un hochement de tête amical, son regard bienveillant nous rassurant dans l'agitation du lycée. Il était le gardien de notre sanctuaire de savoir, le veilleur de nuit qui chassait les ombres menaçant notre lieu d'apprentissage.
Un jour, alors que je me débattais avec une porte bloquée, Hausmeister Krause est apparu comme par magie. D'un geste sûr et rapide, il a libéré la porte, libérant un rire chaleureux qui a illuminé le moment. Son rire était contagieux, chassant comme un baume mes frustrations.
À chaque fois que je croisais Hausmeister Krause, il avait un mot gentil pour moi. Il me demandait de mes études, s'inquiétait de mon bien-être. Son intérêt sincère dépassait les limites de son rôle. Il était un confident, un ami, un phare dans les tempêtes de l'adolescence.
Mais Hausmeister Krause était plus qu'un simple concierge. Il était une légende chuchotée dans les couloirs du lycée. Les rumeurs couraient sur ses exploits héroïques, ses actes de bravoure et sa sagesse infinie. Il était dit qu'il avait sauvé un chat perché dans un arbre, qu'il avait résolu un mystère non élucidé depuis des années et qu'il avait même remporté un tournoi d'échecs contre le proviseur.
Bien sûr, les rumeurs étaient souvent exagérées, mais elles témoignaient de l'affection que les élèves portaient à Hausmeister Krause. Il était notre roc, notre boussole morale, notre lien avec l'humanité dans un monde d'examens et de stress.
Un jour, j'ai appris que Hausmeister Krause prenait sa retraite. Une vague de tristesse s'est abattue sur le lycée. Nous avons organisé une cérémonie d'adieu, lui offrant des cadeaux et des discours sincères. Dans ses yeux rougis par l'émotion, j'ai vu toute la fierté et l'amour qu'il ressentait pour nous.
Hausmeister Krause a quitté le lycée, mais son esprit est resté avec nous. Il est devenu une légende, un modèle à suivre. Chaque fois que je vois un concierge, je me souviens de la gentillesse, de la sagesse et de l'humour de Hausmeister Krause. Et je sais que, même s'il n'est plus physiquement présent, il veille toujours sur nous, comme un ange gardien silencieux dans les couloirs de la vie.