Jean-François Kahn, l'homme qui voulait 'emmerder' les puissants




Jean-François Kahn, journaliste et éditorialiste français, était un personnage atypique qui a marqué le paysage médiatique français pendant plusieurs décennies.

Né en 1938 à Paris, Kahn débute sa carrière de journaliste à l'âge de 20 ans au journal Le Monde. Il y fait ses armes en couvrant notamment la guerre d'Algérie, ce qui lui vaut d'être considéré comme un spécialiste des questions internationales.

En 1974, Kahn quitte Le Monde pour fonder l'hebdomadaire L'Événement du jeudi, dont il devient le rédacteur en chef. Le journal est connu pour son ton engagé et ses révélations sur les affaires politico-financières. Kahn n'hésite pas à s'attaquer aux puissants, ce qui lui vaut d'être souvent accusé de partialité. Mais il assume parfaitement son rôle de poil à gratter et déclare : "Mon but, c'est d'emmerder les gens qui ont le pouvoir."

L'Événement du jeudi connaît un grand succès dans les années 1980 et devient l'un des journaux les plus influents de la gauche française. Mais le journal est aussi connu pour ses frasques et ses polémiques. Kahn est notamment condamné à plusieurs reprises pour diffamation. En 1988, il est contraint de vendre le journal, qui cesse de paraître en 1990.

Après l'Événement du jeudi, Kahn poursuit sa carrière de journaliste et d'éditorialiste dans différents médias, dont Marianne, Le Nouvel Observateur et Libération. Il continue à défendre ses convictions de gauche et à dénoncer les dérives du pouvoir. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages, dont La conjuration des imbéciles, publié en 2003, dans lequel il critique la politique de George W. Bush et son invasion de l'Irak.

Jean-François Kahn est décédé en 2019 à l'âge de 80 ans. Il a laissé derrière lui l'image d'un journaliste engagé et indépendant, qui n'avait pas peur de déranger les puissants.

En 2013, Kahn avait publié un livre intitulé Une seule vie ne suffit pas. Dans cet ouvrage, il revenait sur sa carrière et livrait ses réflexions sur l'état de la France. Il y écrivait notamment : "J'ai toujours été habité par une volonté de servir mon pays et mes concitoyens. C'est ce qui m'a poussé à devenir journaliste. Je suis convaincu que la presse a un rôle essentiel à jouer dans une démocratie. Elle doit être libre et indépendante, et elle doit pouvoir s'attaquer aux puissants."

Jean-François Kahn était un homme de convictions et de caractère. Il a toujours défendu ses idées avec passion et détermination. Sa mort est une grande perte pour le journalisme français.