L'Intelligence Artificielle (IA) est sur toutes les lèvres depuis quelques années. Et pas seulement à cause de ses implications dans l'automatisation et l'efficacité des tâches. Mais aussi, et surtout, parce qu'elle soulève des questions fondamentales dans notre société, comme celle de l'emploi, de la vie privée et du contrôle.
Dans ce brouhaha médiatique, la Chine occupe une place prépondérante dans le domaine de l'IA. Les entreprises et les instituts de recherche chinois investissent massivement dans ce secteur, et affichent des résultats impressionnants. Mais l'IA chinoise est-elle vraiment supérieure à celle des autres pays ? Voici quelques éléments de réponse.
C'est une évidence, la Chine ne lésine pas sur les moyens lorsqu'il s'agit d'IA. En 2017, le gouvernement a annoncé un plan d'investissement de 150 milliards de dollars d'ici 2030 pour développer l'IA. Un engagement qui se traduit concrètement par des subventions, des crédits d'impôt et des aides à la recherche.
Portées par cette politique volontariste, les entreprises chinoises ont pris une longueur d'avance dans certains domaines de l'IA. Baidu, Alibaba et Tencent, les géants du web chinois, figurent parmi les principaux acteurs mondiaux en matière d'IA. Elles développent des services et des produits innovants dans divers secteurs, tels que la reconnaissance vocale, la traduction automatique et la conduite autonome.
Les chercheurs chinois ont également obtenu des résultats remarquables dans des domaines pointus de l'IA. En 2015, Google AlphaGo a fait la une des journaux en battant le champion du monde de Go. Mais deux ans plus tard, AlphaGo Zero, son successeur, a été surpassé par MuZero d'une entreprise chinoise du nom de DeepMind.
Cependant, il serait faux de conclure que l'IA chinoise est sans faille. Elle souffre encore de certaines faiblesses, notamment en raison de la barrière de la langue et de la réglementation stricte en matière de données en Chine. Ces obstacles peuvent freiner les entreprises chinoises dans leur développement à l'international.
En outre, les experts soulignent que l'IA chinoise dépend largement de la recherche et des technologies occidentales. Les entreprises chinoises ont tendance à adopter les technologies développées aux États-Unis plutôt qu'à investir dans leurs propres innovations de base.
Alors, la suprématie de l'IA chinoise est-elle un mythe ou une réalité ? La réponse est nuancée. La Chine a sans aucun doute investi massivement dans l'IA et obtenu des résultats impressionnants. Mais son avance n'est pas insurmontable. Les États-Unis et l'Europe continuent de jouer un rôle majeur dans le développement de l'IA et disposent également de points forts dans certains domaines.
En fin de compte, la suprématie de l'IA chinoise dépendra de sa capacité à innover et à développer des technologies propriétaires. Si elle parvient à surmonter ses faiblesses et à maintenir son rythme d'investissement, la Chine pourrait bien devenir le leader mondial incontesté de l'IA. Mais si elle s'appuie trop sur les technologies occidentales, elle risque de prendre du retard.
Quoi qu'il en soit, la Chine continue d'être un acteur incontournable dans le domaine de l'IA. Ses investissements, ses entreprises leaders et ses talents prometteurs font de la Chine un pays à surveiller de près.