Mohammad Rasoulof, le cinéaste qui défie l'oppression




Dans l'Iran d'aujourd'hui, où la liberté d'expression est muselée, il y a des hommes et des femmes qui refusent de se taire. Parmi eux, Mohammad Rasoulof, un réalisateur de talent dont les films dénoncent avec courage l'injustice et l'arbitraire.

Une enfance dans l'ombre du régime

Mohammad Rasoulof est né en 1972 dans un petit village du sud de l'Iran. Dès son plus jeune âge, il est témoin de la répression du régime islamique. Ses parents, opposants au pouvoir, sont emprisonnés à plusieurs reprises. "J'ai grandi dans la peur", confie-t-il. "J'avais l'impression que les murs avaient des oreilles."

Le cinéma comme arme contre la censure

C'est à l'adolescence que Rasoulof découvre le cinéma. Il est fasciné par la puissance de l'image, qui permet de dire l'indicible. "Le cinéma est une arme contre la censure", affirme-t-il. "C'est un moyen de montrer la vérité que l'on veut nous cacher."

Des films récompensés internationalement

En 2002, Rasoulof réalise son premier long métrage, "La vérité sur mon père". Le film obtient un succès critique et international, remportant plusieurs prix dans des festivals prestigieux. S'ensuivent d'autres films engagés, tels que "Fereshteh vahed" (2008) et "Manuscrits ne brûlent pas" (2013).

Les films de Rasoulof sont salués pour leur réalisme, leur humanité et leur courage. Il y dénonce la corruption, l'injustice, la violence d'État et la répression des minorités. "Mon cinéma est un cinéma militant", déclare-t-il. "Je veux provoquer un débat, je veux faire bouger les lignes."

Un parcours semé d'embûches

Le parcours de Rasoulof n'a pas été sans embûches. Ses films ont été interdits en Iran, et il a lui-même été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises. Mais rien ne l'arrête. "Je ne peux pas me taire", dit-il. "Si je me tais, qui prendra la parole pour les opprimés ?"

En 2020, Rasoulof reçoit l'Ours d'or au Festival de Berlin pour son film "Il n'y a pas de mal". Le film raconte l'histoire d'un couple qui décide d'avorter après avoir appris que leur futur enfant est atteint de trisomie 21.

"Il n'y a pas de mal" est un film courageux et émouvant qui parle d'un sujet tabou en Iran. Il montre la difficulté de faire des choix difficiles dans une société conservatrice et oppressive.

Un symbole de résistance et d'espoir

Mohammad Rasoulof est devenu un symbole de résistance et d'espoir pour le peuple iranien. Il est un exemple de courage, de persévérance et d'engagement. Ses films sont un témoignage de la lutte contre l'oppression, et une source d'inspiration pour tous ceux qui croient en la liberté et la justice.

Aujourd'hui, Mohammad Rasoulof continue de vivre en exil, mais il reste proche de son peuple. Il continue à écrire et à réaliser des films, et sa voix continue de résonner dans le monde entier.

Mohammad Rasoulof est un héros de notre temps. Son cinéma est une arme contre l'oppression, et une source d'espoir pour tous ceux qui croient en un monde meilleur.