Robert Bourgi, l'homme qui murmurait à l'oreille des présidents

Robert Bourgi, avocat et conseiller politique franco-libanais, est un personnage haut en couleur qui a côtoyé les plus grands dirigeants africains et français. Dans son livre "Confessions d'un parrain de la Françafrique", il raconte les secrets de ce réseau opaque qui a lié la France à ses anciennes colonies africaines.
Né à Dakar en 1945, Robert Bourgi est le fils d'un riche homme d'affaires libanais et d'une mère française. Il étudie le droit à Paris et devient avocat. Au début des années 1970, il rencontre Jacques Foccart, le conseiller Afrique du président Georges Pompidou. C'est le début d'une longue collaboration qui va faire de Bourgi l'un des hommes les plus influents de la "Françafrique".
Bourgi est chargé de maintenir les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Il sert d'intermédiaire entre les chefs d'État africains et les autorités françaises. Il est également chargé de collecter des fonds pour financer les campagnes électorales des candidats soutenus par la France.
Au fil des ans, Bourgi noue des liens étroits avec de nombreux dirigeants africains, dont Omar Bongo (Gabon), Félix Houphouët-Boigny (Côte d'Ivoire) et Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville). Il est également un proche de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
Bourgi est un personnage controversé. Il est accusé d'avoir profité de sa position pour s'enrichir et d'avoir joué un rôle dans l'assassinat de certains dirigeants africains. Mais il est aussi un témoin privilégié de l'histoire de la "Françafrique".
Dans son livre, Bourgi révèle les dessous de la Françafrique. Il raconte comment les dirigeants africains sont manipulés par la France, comment les élections sont truquées et comment l'argent circule. Il dénonce également la corruption et l'impunité qui règnent dans ce système.
Les confessions de Robert Bourgi ont fait scandale. Elles ont jeté une lumière crue sur les pratiques douteuses de la France en Afrique. Mais elles ont aussi permis de mieux comprendre les rouages de la "Françafrique" et de son influence sur le continent africain.