Cet incident met en lumière les relations politiques tendues entre les deux pays. La Roumanie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo, déclarée en 2008, et considère toujours la région comme faisant partie de la Serbie. Ce refus de reconnaissance a été à l'origine de plusieurs incidents diplomatiques et sportifs entre les deux pays.
En 2019, un match amical entre les deux équipes avait déjà été annulé en raison de chants hostiles des supporters roumains. Cet incident avait alors été condamné par l'UEFA, qui avait menacé la Roumanie de sanctions si de tels incidents se reproduisaient.
L'interruption du match du 15 novembre 2024 risque donc de créer de nouvelles tensions entre la Roumanie et le Kosovo. La FIFA pourrait décider d'infliger des sanctions à la Roumanie, voire d'exclure l'équipe nationale des compétitions internationales. Cela serait un coup dur pour le football roumain, qui a connu des moments de gloire par le passé, notamment en atteignant les quarts de finale de la Coupe du monde en 1994.
Outre les conséquences sportives, cet incident a également un impact politique. Il montre que les relations entre la Roumanie et le Kosovo sont encore loin d'être normalisées. La reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par la Roumanie serait un pas important vers l'apaisement des tensions entre les deux pays.
Cependant, il est peu probable que la Roumanie fasse ce geste dans un avenir proche. Le gouvernement roumain est confronté à une forte opposition intérieure à la reconnaissance du Kosovo, et il serait politiquement risqué pour lui de prendre une telle décision. De plus, la Serbie, alliée traditionnelle de la Roumanie, s'oppose fermement à l'indépendance du Kosovo et fait pression sur Bucarest pour qu'elle ne la reconnaisse pas.
Tant que ces obstacles politiques ne seront pas levés, les relations entre la Roumanie et le Kosovo resteront tendues, et les incidents comme celui du 15 novembre 2024 risquent de se reproduire.
Le sport devrait être un moyen de rapprocher les peuples, mais dans certains cas, il peut aussi être un facteur de division. L'incident Roumanie-Kosovo est un triste rappel de la façon dont la politique peut empoisonner le sport.