Suite Le Diable s'habille en Prada




C'était il y a quelques années, à l'aube de ma carrière dans le monde impitoyable de la mode. J'étais jeune, ambitieuse et prête à tout donner pour réussir. J'avais décroché un stage très convoité dans un magazine de mode réputé, mais j'étais loin d'être préparée à ce qui m'attendait.

Dès mon premier jour, j'ai été accueillie par Miranda Priestly, la rédactrice en chef redoutée. C'était une femme d'une beauté froide, avec un regard perçant qui semblait voir à travers moi. Elle était exigeante, impitoyable et implacable. J'avais l'impression d'être un pion sur son échiquier, une simple marionnette qu'elle pouvait manipuler à sa guise.

Les journées étaient longues et épuisantes. Je travaillais jusqu'à tard dans la nuit, faisant des courses, commandant des cafés et exécutant les ordres les plus absurdes. Mais je me disais que tout cela faisait partie du métier, que je devais juste faire mes preuves.

Un jour, je me suis retrouvée à Paris pour la Semaine de la mode. J'étais chargée d'acheter des robes pour un prochain shooting photo. J'ai visité d'innombrables boutiques, essayant des robes magnifiques et m'imaginant porter ces créations divines. Mais rien n'était jamais assez bien pour Miranda. Tout était "trop simple", "trop ennuyeux" ou "trop cher".

Un soir, alors que je traversais le Louvre, je suis tombée sur une robe qui m'a coupé le souffle. C'était une robe de soirée noire, en dentelle et en soie, avec un décolleté en V plongeant et une longue traîne. Je l'ai essayée et elle m'allait à merveille. Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie belle.

Quand j'ai montré la robe à Miranda, elle m'a regardée avec mépris. "C'est une robe de bal," a-t-elle dit. "Elle est vulgaire et inconfortable." J'ai été blessée et déçue, mais je n'ai rien dit. J'ai rangé la robe et j'ai continué à travailler.

Le jour du shooting photo, Miranda est arrivée avec sa garde-robe. Elle portait une robe blanche, simple et élégante. Je ne pouvais pas m'empêcher de me comparer à elle. Elle était si sophistiquée, si gracieuse. J'avais l'impression d'être une simple roturière à côté d'elle.

Mais alors que la séance photo se déroulait, j'ai réalisé quelque chose. Miranda n'était peut-être pas aussi parfaite qu'elle le laissait paraître. Elle était fragile, nerveuse et humaine. Elle n'était pas la reine des glaces que je croyais. Elle était simplement une femme qui essayait de faire de son mieux dans un monde impitoyable.

Après cette expérience, j'ai changé d'avis sur Miranda. J'ai réalisé qu'elle n'était pas un monstre, mais simplement une femme qui essayait de réussir. J'ai appris que le monde de la mode n'était pas aussi glamour qu'il en avait l'air et que la beauté extérieure ne définissait pas une personne.

J'ai quitté le magazine quelques mois plus tard, portant avec moi des leçons précieuses sur la vie, la beauté et le vrai sens du succès. L'expérience "Le Diable s'habille en Prada" m'a appris que même dans le monde le plus superficiel, il y a de la place pour l'humanité et que parfois, la véritable beauté se trouve là où on ne s'y attend pas.